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20 ETUDES SUR LA KABIL1E.
place à la syllabe car. C'est ainsi que l'on trouve suc
cessivement Car-Côma, Car-Tennœ (le cap Ténès), Car-
Tilis. Il semble ressortir de ce rapprochement que
les caps de l'Ouest ont été baptisés dans une autre
langue que les caps de l'Est, et cette langue n'est ni la
langue latine , qui employait le mot caput,
ni la langue
punique, qui avait consacré le mot rus. Ce ne peut donc
être que la langue libyque. Ainsi on peut regarder
comme probable que le mot car avait, dans la langue
libyque, le même sens que les mots caput en latin,
rus en punique, ras en arabe,
et que ce mot signifiait
à la fois un Cap et une tête. Or, dans la langue kabile
les mots de tête et de cap se rendent l'un et l'autre par
akarroui, terme dans lequel a est l'article,
désinence affixe et kar la racine,
oui une
absolument comme
cap dans le mot caput. a-t-il pas quelque N'y induction
à tirer de ce rapprochement?
Mais pour résoudre avec certitude cet intéressant
problème , pour découvrir ce qu a été dans la nuit du
passé la langue actuelle des Kabiles , pour constater ce
qu'est devenu, dans la suite des âges, l'antique idiome
des Libyens , il eût fallu que chacune des deux langues
produisît, comme pièces de conviction, quelques textes
authentiques : or il fut impossible pendant longtemps
de mettre la main sur aucun fragment écrit de l'idiome
libyen et de l'idiome berbère.
Cependant en 1 63 1 un Français, Thomas d'Arcos,
en fouillant les ruines de Dugga, l'ancienne Thugga,
y
trouva une épigraphe bilingue contenant en regard