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— LIVRE L DENOMINATIONS. 71
Ainsi , chez les Chaouïa , nous trouvons les noms de
H'arakta (originaires du mont H'arkât); les Segnia, dont
le nom paraît être une corruption de l'ancien mot de
Siguenses, les gens de Sigus; les Tclar'ma, les Sellaoua.-
Les Sahariens berbères nous présentent les noms de
Ouadrir', Temacîn, Ouaregla, Oaad-Mzdb.
Les Berbères du désert, Touât, Touareg, Sioua, etc.
Enfin, chez les Kabiles du Nord, Zouaoua, Guech-
toula, Zekhfaoua, Nezlioua, Fliça, Mezzaïa; Sebaou,
Amraoaa.
Il est vrai que dans chacune de ces catégories ber
bères apparaissent fréquemment des exemples de cons
titution patriarcale. Ainsi, une des :grandes tribus
chaouïa de la province de Constantine porte le nom
cY Oulâd- Abd-en-Nour; chez les Berbères du Sahara,
l'Ouad-Mzâb porte aussi le nom de Beni-Mzâbr; chez
les Kabiles du Nord se rencontrent des Beni-Mimoun,
des Beni-Slimân,
etc. Aussi ne prétendons-nous pas
que le génie berbèreexclue
la forme patriarcale , nous
disons seulement qu'il la prodigue moins.
Lorsque , cédant à l'influence d'un contact séculaire ,
les Berbères ont accepté le joug patronymique de la vie
arabe, ils ne l'ont fait qu'avec réserve. Forcés de céder
une place à l'esprit de famille qui dominait exclusive
ment dans la constitution du peuple conquérant, ils
semblent avoir voulu toutefois se mettre en garde contre
ses envahissements. Le mot ait, qu'ils emploient dans
la désignation des tribus patronymiques , est loin d'avoir
l'énergie familiale du mot oulâd ou béni; ait signifie