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82 ÉTUDES SUR LA KABILIE.
blir sans avoir reçu la sanction populaire. Elles réflé
chissent donc encore assez exactement , dans l'origine ,
du moins, le génie des nations qui les emploient et
qui les consacrent. Ici,
elles représentent avec fidélité
le caractère relatif des trois états. C'est de Tunis que
sont sortis les principaux ouvrages de science ; c'est de
Tunis que partent encore aujourd'hui presque toutes
ces chansons populaires, derniers efforts d'une littéra
ture appauvrie. La régence de Tunis est, des trois états
barbaresques, celui qui fournit encore le plus d'hommes
instruits;
c'est l'asile où se sont réfugiés les débris de
la littérature arabe. Les Algériens disent proverbiale
ment: i Tunis invente, Alger imite. Nous venons de
voir récemment le bey de Tunis entreprendre un voyage
en Trance pour son instruction,
exemple inouï de la
part d'un souverain musulman , et surtout d'un souverain
barbaresque.
Dans le Maroc , ce sont les intérêts commerciaux qui
l'emportent sur tous les autres. On sait l'importance
que l'empereur 'Abd-er-Rah'mân attache au dévelop
pement et à la prospérité du commerce dans ses états.
On sait enfin quelle était la morgue insolente des
pachas d'Alger.
La différence que nous cherchons à constater est,
d'ailleurs , entièrement conforme aux observations que
nous avons déjà faites sur le génie arabe et sur le génie
berbère.
Le génie arabe se distingue par ses tendances poé
tiques,
scientifiques et littéraires.