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LIVRE IV. —INDUSTRIE. 307
quée diffère peu d'une riche maison bourgeoise. Quel
quefois l'état des finances municipales n'a pas permis
l'usage du plâtre ,
il a fallu lui substituer la modeste
terre blanche appelée torba. Quelquefois aussi l'archi
tecte a dû réserver, à l'intérieur de l'édifice, la couche
de chaux si chère aux musulmans, et laisser au pare
ment extérieur la teinte grise et sombre du mortier de
terre. Les ornements qui ne coûtent que du soin man
quent rarement à la mosquée du village ; c'est la source
et le tremble qui l'ombrage;
c'est le berceau de vigne
planté à l'entrée de l'édifice. Quand toutes les autres
décorations font défaut,
quand le temple se réduit à
une pauvre chaumière, on reconnaît encore., dans les
touffes de verdure qui en tapissent les murs grisâtres,
et dans le soin apporté à l'entretien de cette décora
tion naturelle , que , pour donner à l'édifice une appa
rence plus somptueuse, ce n'est, pas la piété qui a
manqué.
L'état de la mosquée fournit donc une première in
dication de l'état de prospérité de la commune. Un vil
lage qui négligerait l'entretien de son temple,
et ferait
moins pour la maison de Dieu que pour les habitations
des hommes, appellerait sur lui la réprobation géné
rale. C'est seulement dans les établissements d'origine
turque que l'on voit de ces anomalies sacrilèges : la tuile
sur les maisons, et le chaume sur les mosquées.
Mais, en revanche, il arrive quelquefois que., dans
l'exagération de leur zèle, les habitants d'une bourgade
misérable sacrifient les besoins de la maison à l'élé-