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— LIVRE V. COMMERCE. 391
Ainsi les Beni-'Abbês et les Beni-Ourtilân s'attachent
surtout à la vejxte des bernous justement renommés qui
sortent de leurs fabriques. Les Beni-Aïdel et les Beni-
Our'lis seJivrent surtout.au commerce des huiles et des
olives. Dans les villes qu'ils fréquentent, les négociants
de la Kabilie ont un fondouk ou caravansérail qui leur
sert- à la fois d'hôtellerie, de magasin et de boutique.
On l'appelle souvent fondouk des Beni-'Abbês, parce
qu'il est principalement fréquenté par les négociants de
cette tribu; mais il reçoit tous les trafiquants et tous les
voyageurs de la montagne, et devrait, avec.plus de rai
son,
s'appeler fondouk des Kabiles.
Les fondouks sont exploités, à peu près comme nos
hôtels garnis, par un propriétaire ou locataire principal
qui loue, soit au jour, soit au mois, les chambres, les
écuries et les magasins. Ils sont désignés par le nom
soit du propriétaire qui les exploite , soit des voyageurs
qui les fréquentent.
A Bône, le fondouk des Beni-'Abbês est installé de
vant la porte de Constantine , dans une maison de cons
truction française. Cet établissement fut fondé vers 1 83 g.
Avant cette époque, la ville était pauvre.pour que
trop
les riches fabricants de la Kabilie daignassent jeter les
yeux sur
elle;'
elle n'en recevait que des ouvriers. Mais
les accroissements successifs que cette ville a pris sous
la domination française ont fini par y attirer un assez
bon nombre de négociants des Beni-'Abbês, et ont mo
tivé l'établissement d'une hôtellerie kabile.
A Constantine , il existait avant nous un fondouk des