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LIVRE IV, —INDUSTRIE. 305
les plus apparentes et les moins contestables de la ri
chesse, le soin donné aux édifices publics et privés; là
sécurité et l'abondance sont en effet des- conditions indis
pensables à l'embellissement de la cité et de la maison.
Dans les plaines ouvertes habitées par la race arabe ,
l'aspect de la cité est uniforme : c'est toujours un groupe
de taches noires , semées sur un sol nu, disposées quel
quefois en cercle , mais jetées le plus souvent sans ordre
perceptible, semblables, de loin, à dès tas de fumier,
dans lesquels on reconnaît, lorsqu'on s'en approche,
des tentes de laine sombres et sales. Pas de différence
entre la tente du riche et celle du.pauvre. Quant à l'o
pulence des cités, le nombre des tentes, n'en donne
qu'une appréciation imparfaite et souvent inexacte:
ainsi l'exige , non pas le goût des habitants , qui préfé
reraient sans doute des demeures plus somptueuses et
plus commodes, mais leur effroi de la r'azïa, monstre
vigilant,
armé de bons yeux et de longues, griffes.
Dans les montagnes kabiles , où le regard de la r'azïa
s'arrête toujours devant un rideau de crêtes formi
dables,
où ses griffes s'émoussent parfois contre des
roches dures et ardues, l'aspect de la cité change com
plètement. Avec l'indépendance et la sécurité, les. ha
bitations humaines conservent la stabilité et la variété ,
deux caractères qu'un régime séculaire de terreura fait
disparaître de la plaine. Les demeures ne sont plus des
tentes, mais des maisons; les cités ne sont plus des
camps volants, mais des villes ou des villages. Les tons
et les formes du logis se modifient et se nuancent,
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