21093 T4.pdf

452 ETUDES SUR LA KABILIE.
Mais lorsque les dynasties berbères commencèrent
à s'élever en Afrique, les peuples autochthonesduNord
s'allièrent à l'invasion autochthone venue du Sud à la
suite d'Ioucef-ben-Tachfin , et c'est sans doute de ce con
tact entre des peuples africains par l'origine, musulmans
par les croyances , que sont sorties les principautés féo
dales dans lesquelles la Kabilie fut partagée au moyen
âge et dont les débris existent encore.
Au moment où cette domination à la fois musulmane
et berbère succombait sous le poids de dissensions in
testines qu'exploitèrent successivement Charles- Quint
et Barberousse , un écrivain espagnol parcourait l'Afri
que d'abord comme soldat, puis comme prisonnier, et
après vingt-huit années de pérégrinations aventureuses,
après avoir visité toute la Barbarie et toute l'Egypte ,
rentré dans son pays natal, portait à la. connaissance des
honnêtes gens d'Espagne le résultat de ses observations
et de ses études. Cet écrivain était Marmol. Il avait as
sisté au déclin de la domination berbère et aux dé
buts de la domination turque : son témoignage intéresse
donc à la fois les deux périodes.
A cette, époque trois principautés occupaient la plus
grande partie de l'espace que comprend la Kabilie ac
tuelle. C'étaient: celle de Koukô à l'Ouest du Jurjura;
à l'Est de cette longue chaîne celle de Beni-Jubar (Beni-
Abd-el-Djebbar),
'Abbês).
et au Sud-Est celle de la Abez (Beni-
L'écrivain espagnol présente la principauté de Koukô