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ETUDES SUR LA KABILIE.
France, en particulier, nous avons, dès l'abord, étendu
à tout le territoire de notre domination réelle ou no
minale, et à tous les peuples qu'elle embrasse, le nom
de la première ville qui s'est offerte à nous. On est
tout aussi bien Algérien au fond du Sahara qu'au centre
d'Alger.
Il est impossible aux indigènes de comprendre l'idée
de patrie sur une aussi vaste échelle ; aussi le mot
Algérie ne peut-il, même aujourd'hui, se traduire dans
leur langue que par une périphrase.
La nationalité de province leur manque aussi com
plètement. Pas un mot, dans aucun des deux idiomes
indigènes,
qui exprime qu'on appartient à la province
de Constantine, à celle d'Oran, à celle d'Alger. Au
reste,
ces mots manquent encore à notre langue. Ex
clusivement préoccupés de l'idée de nationalité géné
rale, nous avons dédaigné ou au moins négligé l'idée
secondaire, celle de la nationalité provinciale. Elle était
déjà trop étroite pour nous, tandis qu'elle est encore
trop
vaste pour l'indigène.
Il est à remarquer que la même lacune existe en
France , où nous n'avons pas de mot pour caractériser
la nationalité départementale; caries anciens noms de
Champenois, de Bourguignon, de Normand, de Pro
vençal, ces vestiges vivants du partage féodal de la
France, s'effacent, et disparaissent peu à peu devant
l'autorité et les habitudes du nouveau partage.
Sous le second rapport, l'Afrique , et, en particulier,
l'Algérie,
sont donc encore inférieures à la France de