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482 ETUDES SUR LA KABILIE.
tous, sans exception, sans distinction, sans exclusion.
Mais pour éviter les collisions qui résulteraient inévi
tablement de tant d'intérêts divers , si l'on faisait appel
au suffrage confus de la multitude,
voici comment les
choses se passent : soit que l'époque des élections soit
arrivée,
soit que la mort du cheikh donne lieu à une
élection nouvelle, les cheikhs du village, les marabouts
et les notables s'assemblent un jour de marché et con
viennent, dans cette réunion préparatoire, du candidat
qu'ils doivent présenter; puis, quand vient le jour de
l'assemblée générale, chacun use de son influence per
sonnelle pour appeler les suffrages sur le candidat dé
signé à l'avance. De cette manière les élections s'accom
plissent avec ordre, la convocation de la tribu n'ayant
pour objet que de sanctionner le choix des cheikhs et
des ulémas.
Dès que le nouveau cheikh a été proclamé, la fath!a
commence : c'est à la fois la prière et la cérémonie
d'inauguration. Cavaliers et fantassins se répandent dans
la campagne et déchargent leurs armes en signe de ré
jouissance. Ces bruits répétés de sommet en sommet an
noncent dans tous les hameaux la clôture de l'élection :
les femmes et les enfants s'associent à la joie générale.
Le nouveau cheikh fait aussitôt ses préparatifs pour
offrir à ses administrés la dîfa d'investiture. Il achète
des moutons, du beurre, du miel, du blé, et convoque
de nouveau la tribu, qui célèbre son installation dans
un festin général.
Mais ces dépenses ne restent point à sa charge ; il a