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—DESCRIPTION. LIVRE III. 165
La cime de TAk'fadou reste
couverte*
de neige pen
dant une grande partie de l'hiver; il en tombe aussi
sur le col de passage ; mais elle n'y
dure que peu de
jours : c"e qui annonce une dépression considérable.
Une circonstance qui pourrait, peut-être donner une
idée de la température moyenne,
c'estla présence d'une
multitude de singes qui peuplent cette partie de la
forêt. On raconte, à ce sujet,
une anecdote qui semble
calquée sur plusieurs de nos contes populaires, et qui
ne laisse aucun doute sur l'existence d'un grand'nom-
bre de ces animaux en ce point. Un marchand musul
man arriva un jour au bivouac de TAk'fadou , pourvu
d'une pacotille de chachia ou bonnets rouges ; dès qu'il
se fut installé auprès de la source où les voyageurs sont
dans l'habitude de camper, il ouvrit le sac qui renfeiv
mait sa marchandise et en tira une chachia qu'il posa
sur sa tête, puis il prit son repas. Quand il eut fini, il
se retourna ; mais en portant ses regards sur le sac qu'il
avait laissé ouvert, il le trouva
vide*
Alors il leva les
yeux et vit, sur les branches* des arbres qui l'entou
raient, une centaine de singes,coiffés de bonnets rouges.
Il réfléchit un moment au parti qu'il devait prendre ;
puis il enleva brusquement le bonnet dont il s'était
coiffé lui-même et le jeta à ses pieds. Aussitôt tous les
singes en firent autant.
Emtre TAfroun, qui est le pic le plus occidental du
large massif dont il vient d'être question , et la chaîne
du Tamgout, laiigne de faîte du versant méditerranéen
présente une large dépression dans laquelle passe une