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224 ETUDES SUR LA KABILIE.
rains loués ou achetés dans la plaine par les propriétaires
aisés de la tribu. Puis ils deviennent propriétaires eux-
mêmes et s'attachent irrévocablement au sol. C'est ainsi
qu'ont pris naissance la plupart des colonies kabiles fon
dées dans les plaines , et en particulier celle de Guelma,
produit d'une double émigration, Tune descendue des
monts Aurès, l'autre venue des montagnes kabiles.
Ne serait-il pas possible de se créer non-seulement
des amîs,
mais des otages dans les clans de la Kabilie,
en ouvrant des colonies de refuge aux émigrés chassés
de leur pays par- l'insuffisance des produits du sol?
L'infériorité du sol kabile , sous le rapport de la cul
ture des céréales, explique certains encouragements que
lui accordent les coutumes locales.
Un jeune homme qui veut s'établir a besoin d'outils
pour cultiver son champ , mais il n'a pas de quoi les
payer. Comment se les procurera-t-il? Il est admis que
les outils de labour ne se payent ni en numéraire, ni au
comptant; ils se payent en blé et après la récolte ;
c'est un
usage général, mais il ne s'applique qu'aux instruments
aratoires. Quant aux autres dépenses d'établissement,
elles nécessitent des emprunts; mais, en général, le dé
biteur trouve moyen de s'acquitter dans l'espace de
quelques années. Il travaille sans relâche, met plus de
farine de glands dans son pain , parvient à vendre une
partie de sa récolte et à payer une partie de ses dettes.
A mesure que les dettes diminuent , la proportion de
farine de glands diminue aussi ; la nourriture du culti
vateur s'améliore, et, en quelques années, le fondateur