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18 ETUDES SUR LA KAB1LIE.
des campagnes leurs exhortations dans cette langue ,
et les inscriptions bilingues, latines et puniques, trou
vées à Guelma,
historique.
'
confirment le sens de cette indication
Pour la langue libyque, les témoignages sont moins
précis; mais quand nous voyons, dans les derniers
jours de la domination romaine ,
un chef barbare ,
nommé Igmazen, adresser au général romain, Théo
dose, cette étrange question,
« Qui es-tu et que viens-tu
faire ? » ne sommes-nous pas fondés à penser que , dans
les contrées où cela se passait, la langue' de Cicéron et
de Virgile devait compter peu de prosélytes, surtout
quand nous voyons les peuples de cette contrée appe
lés déjà sous le règne de Dioclétien, les peuples les
plus farouches de la Mauritanie [ferocissimos Mauri-
laniœ populos), la contrée elle-même désignée par le
géographe arabe, Aboulféda,
(la côte ennemie),
sous le nom d'El-Adoua
représentée par Marmol comme en
état permanent d'hostilité contre la domination nais
sante des Turcs,
et enfin habitée aujourd'hui encore
par des peuplades chez lesquelles ni la langue,
génie,
ni la domination arabe n'ont pu pénétrer?
ni le
Malgré l'obscurité des traditions , il n'en reste pas
moins deux faits incontestables, c'est que, antérieu
rement à la plus ancienne des invasions , il existait ,
saint Augustin lui rappelle des paroles qu'il a adressées aux Circon-
cellions par le ministère d'un interprète punique : « Verborum luorum
« quae in eos per punicum interprelem honestâ et ingenuâ libertalis in-
« dignatione jacnialus es. » (Ep. cvm, n. i4-)