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LIVRE II. —DELIMITATION ET DIVISION. 135
Mokrân. Outre cette dépendance dynastique , ils rele
vaient administrativement du k'âïdat des 'Amer-R'araba,
qui avait pour siège Setif. Il paraît même que,
fin de la domination turque,
serré aux dépens de l'autre.
vers la
ce dernier lien s'était res
Situé entre les, débris de l'ancienne féodalité indi
gène , contigu , par un coin de son territoire , au massif
de la Kabilie , le k'âïdat des 'Amer marquait , pour la
province de l'Est, la limite du réseau administratif nor
mal. Parvenu à ce terme, l'effort organisateur parti de
Constantine s'était arrêté; au delà, toute l'action du
beylik se réduisait à une promenade annuelle de Setif
à Bougie, et à la collection d'un impôt chétif, levé avec
une extrême circonspection sur quelques tribus de la
route.
Aussi la ligne à laquelle s'arrêtent l'ancien k'âïdat
des 'Amer et ses deux annexes ressemble-t-elle beau
coup
plus à la frontière de deux états ennemis qu'à la
limite de deux provinces. On sait que , en Afrique , la
zone limitrophe de deux empires voisins est toujours
le théâtre de grands désordres. Arrivée vers les limites
de son action, l'autorité administrative s'affaiblit de part
et d'autre. Les moyens de répression manquent; les
droits et les devoirs cessent d'être définis,
et le bri
gandage, assuré de l'impunité, devient une industrie
légitime.
Ces caractères se produisent,
réalité,
avec une affligeante
sur toute l'étendue de la ligne où la dernière
préfecture de la province de Constantine, celle de Se-