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118 ÉTUDES SUR LA KABILIE.
Voici un autre exemple emprunté à la grande tribu
des Beni-Oua^guennoun, qui bordait, à l'Est, le k'âïdat
de Sebaou. Elle avait éprouvé,
par l'effet de ce voisi
nage , une sorte de démembrement. La fraction la plus
voisine, celle des Beni-Slïem, détachée du corps de
la tribu,
avait été placée sous la même juridiction que
la tribu des Beni-Tour, située à l'entour de Dellis. C'est
la tradition turque qui nous fournit ce fait; aussi con-
sidère-t-elle la fraction détachée comme une tribu dis
tincte. Mais la tradition kabile conteste la validité de
l'incorporation,
natal.
et restitue les Beni-Slïem au tronc
C'est cette instabilité de possession,
et cette fluc
tuation de limites qui nous ont déterminé à considérer
le k'âïdat turc de Sebaou comme le commencement
d'une œuvre demeurée incomplète et à le comprendre
dans la Kabilie.
A ces motifs s'enjoignent d'autres. Chacun des k'âï-
dats turcs qui composaient autrefois la province régu
lière d'Alger était devenu, soit à raison de la durée,
soit à raison de la forme de l'occupation , le siège d'une
nationalité distincte. L'indigène né dans le k'âïdat des
Isser s'appelait un Isseri, dans celui de Khechna un
Khechni, dans celui desBeni-Dja'ad un Dja'adi. De ce côté
donc la division terri toriale avait obtenu la sanction des
tribus qu'elle englobait;
elle avait pénétré dans leurs
mœurs; elle leur avait fait accepter le bordj de l'officier
turc comme un clocher et le ressort de sa juridiction
comme une pairie. C'est là, à noire sens, un des résultais