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486 ÉTUDES SUR LA KABILIE.
coup d'écritures,
car le cheikh n'en doit compte à per
sonne ; mais il est facile d'évaluer approximativement le
chiffre de ses recettes et de ses dépenses et de connaître
ainsi l'état de sa caisse. Il n'y a pas d'autre moyen de
contrôle. Au reste, les Kabiles n'y ont pas recours; ils
reconnaissent à la comptabilité du cheikh le droit de
rester un secret entre Dieu et lui.
CHAPITRE III.
RECENSEMENT. ÉVALUATION NUMERIQUE.
Le registre de l'état civil est un perfectionnement so
cial inconnu aux Arabes comme aux Kabiles. Ils naissent
et meurent sans que la société à laquelle ils appar
tiennent éprouve , en aucune façon , le besoin d'ouvrir
un compte des profits et pertes.
C'est seulement à l'âge de seize ans, époque où les
musulmans atteignent leur majorité,
que l'enfant de
venu homme acquiert une valeur statistique dans l'es
prit de ses concitoyens. Alors il commence à pratiquer
le jeûne du ramad'ân et naît à la vie religieuse; il prend
un fusil et naît à la vie civile. Il compte à la prière et
au combat.
La fréquence des collisions intestines , la nécessité
d'équilibrer les forces dans les luttes de tribu à tribu ,
imposent à toutes les peuplades de l'Algérie l'obligation
d'évaluer leurs forces. L'obligation est plus impérieuse
encore pour les Kabiles,
chez qui l'agglomération des