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LIVRE II. —DELIMITATION ET DIVISION. 123
Khelouf, et enfin la vaste plaine de la Medjâna, siège
de l'autorité et résidence de la famille princière. Il
comprenait encore deux autres annexes , savoir, les deux
districts du Chefa'
et du Guergour. Ces deux derniers
appartenant aussi à la bordure extérieure de la Kabilie,
il est bon d'expliquer en quelques mots la nature du
lien politique qui les rattachait au fief principal. La
famille des Oulâd-Mokrân se partage en trois lignes
collatérales, qui sont les Oulâd-el-H'adj ,
les Oulâd-bou-
R'ennân et les Oulâd-el-Guendouz. Dans le pacte qui
avait rattaché celte famille au gouvernement turc, le
bey
s'était, dit-on, réservé la faculté de donner l'inves
titure à l'une quelconque des trois branches. C'était un
moyen d'exciter leur émulation. Quelle que fut celle des
trois branches à laquelle échût le bernous d'investiture,
les districts du Chefa'
et du Guergour étaient réservés
comme apanages aux deux branches que le choix du
bey
réduisait à la condition de cadettes.
Telle était et telle est encore , à peu de chose près ,
la constitution politique des deux fiefs héréditaires
d'Oulâd-Bellîl et
d'
Oulâd-Mokrân. L'un et l'autre ont
accepté la suzeraineté française avec la même sincérité
et à peu près aux mêmes conditions qu'ils acceptaient
la suzeraineté turque '
Entre les contrées qu'ils embrassent et le massif ka
bile qui leur confine au Nord et les sépare du littoral,
Cependant le cheïkhat des Oulâd-Bellîl, inférieur de beaucoup
en étendue et en influence à celui des Oulâd Mokrân, a été traité avec
beaucoup
moins de ménagements.