21093 T4.pdf

306 ETUDES SUR LA KABILIE.
suivant le goût et la fortune de la famille qui l'habite.
Il passe par tous les états , depuis la hutte basse et in
fecte couverte en chaume,
construite en rondins de
bois brut et enduite en bouse de vache, jusqu'à la
maison propre et coquette , surhaussée d'un étage ,
blanchie à la chaux, décorée d'une double galerie in
térieure, encadrée de bons murs, et aristocraliquement
couverte en tuiles. La série des degrés intermédiaires
forme une échelle de comparaison où le luxe de l'ha
bitation représente assez exactement la valeur relative
des fortunes. La maison est, en quelque sorte, le ther
momètre de la richesse domestique^
municipale a aussi le sien : c'est la mosquée.
mais la richesse
Des murs enduits en plâtre, blanchis à la chaux au
dedans et au dehors;
une simple toiture en tuiles ou
une coupole gracieuse , élevée sur des arceaux; un joli
minaret bien blanc; une galerie intérieure et extérieure ,
une autre galerie naturelle, -formée d'un berceau de
vigne continu devant la porte principale, une petite
fontaine fraîche , couverte et ombragée pour les ablu
tions;
telles sont les conditions que les bourgades les
plus riches peuvent seules réunir dans l'installation de
leurs mosquées.
Une pauvre cabane couverte de chaume , construite
en mortier de terre, basse, noire, chétive; telle est la
mosquée kabile réduite à sa dernière simplicité.
Entre les deux extrêmes, les degrés intermédiaires
sont nombreux. Le plus souvent,
c'est le minaret qui
manque; souvent mosaussi,
c'est la galerie. Alors la