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— LIVRE L DENOMINATIONS. 75
Des déplacements ont eu lieu ; tous les noms ne se
retrouvent sans doute pas à la place qu'ils ont occupée
jadis. Un grand nombre même ont parcouru de vastes
espaces;
comment n'en serait-il pas ainsi après toutes
les tempêtes qui ont bouleversé l'Afrique? Mais des
noms nouveaux (et nous appelons nouveau ce qui da
terait de trois ou quatre siècles) , il doit en exister très-
peu.
Les noms qui s'offrent à nous aujourd'hui dérivent
sans doute de ces noms maures qui s'offraient aux gé
néraux romains quand ils allaient combattre Tacfarinas
et Firmus; mais comment les reconnaître à travers la
déformation qu'ils ont subie ? Les analogies sont sou
vent trompeuses , et les dissemblances les plus grandes
cachent peut-être des parentés très-étroites. Qui jamais
oserait prétendre que le mot jour vient de dies, si l'in
termédiaire diurnus n'était pas là pour le certifier ?
Mais nous n'insisterons pas sur les dénominations
communales; il faut les prendre pour ce qu'elles sont,
c'est-à-dire pour des noms propres, et ne pas se mon
trer plus exigeant à leur égard que nous ne le sommes
pour les noms de nos communes de France dont, le plus
souvent, nous ignorons l'origine.
Quant aux dénominations marquées de l'empreinte
familiale, c'est différent;
elles se composent de deux
parties : le nom générique collectifaït, dont nous avons
donné la signification,
et le nom propre individuel.
Ainsi, tout ce qui nous reste à dire sur les noms
ethnographiques se réduit, tant pour les Arabes que