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LIVRE IV. —INDUSTRIE. 229
car on assure que la plupart- des habitants en étaient
réduits à s'associer au nombre de trois ou quatre pour
une seule charrue.
Quoi qu'il en soit, les Amraoua ont toujours pro
duit plus de blé que les autres tribus kabiles ; aussi
pouvaient-ils leur en vendre. Ils le portaient sur leur
propre marché,
bel-Khedda,
qui se tenait tous les samedis à Dra'-
et qui était connu sous le nom de Sebl-
Ali-Kh'odja (le samedi d'Ali-Khodja). Ils prenaient en
échange des figues sèches et de l'huile,
vendre eux-mêmes au marché d'Alger.
Les tribus indigènes, arabes et kabiles,
qu'ils allaient
né commen
cent jamais leurs labours sans que les marabouts, dont
ils reconnaissent la suzeraineté leur en aient donné
le signal. Voici comment cela se pratiquait jadis dans
la première tribu frumenticole de la Kabilie, les Am
raoua.
Ils reconnaissaient pour seigneurs ecclésiastiques, les
Oulâd-Sidi-'Amer-Cherîf, dont la zaouïa occupe, dans
la tribu des Isser, les pentes du Bouberrag. C'est la
sépulture de Sidi-'Amer-Cherîf et la résidence de ses
descendants. Ceux-ci étendent leur juridiction sur les
Amraoua et une partie des Isser. Aux uns et aux autres
ils donnent, le signal des labours. A cet effet, quatre
tâleb se rendent, un vendredi, de la zaouïa de Sidi-
'Amer-Cherîf au marché de Tisser,
espace mitoyen
entre les' deux tribus. Chacun d'eux porte dans la main
un des drapeaux qui ornent le tombeau du marabout.
Ils parcourent le marché dans tous les sens, circulent