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— LIVRE VI. POPULATION. 481
un débiteur ne s'accordent pas sur la quotité de la somme
en litige , celui des deux qui est de bonne foi ne manque
pas de dire à l'autre : Allons prêter serment à Bou-Ar
ba'tâch! C'est dans ce sanctuaire redoutable que les
cheikhs des Fenaïa font à leurs administrés le serment
d'être justes.
Les deux élections importantes sont celles des cheikhs
de village et des cheikhs de tribu ou grands cheikhs.
Quant à la ferka ou fraction , c'est une division transi
toire formée d'un certain nombre de bourgades qui con
viennent de reconnaître un même chef. Lorsque l'é
poque des élections est venue, tous les Kabiles de la
ferka s'assemblent pour procéder au renouvellement. Si
l'on ne s'accorde pas sur le choix , la ferka est dissoute
et chaque village reste avec son cheikh.
Dans chaque village,
le'
droit d'élection appartient à
tous les habitants, grands et petits, riches et pauvres.
Au jour fixé, ils s'assemblent, les marabouts et les
notables prennent la parole pour diriger le choix; gé
néralement on tombe d'accord , et alors le nouveau
cheikh est proclamé ; mais il arrive quelquefois que les
acclamations se partagent : alors deux moyens de solu
tion se présentent,
ou bien les deux partis conviennent
qu'on nommera l'un des deux candidats pour l'année et
qu'on réservera l'autre pour l'année suivante , ou bien
chaque parti nomme son candidat et le village a deux
cheikhs.
La nomination du grand cheikh ou chef de la tribu
est soumise, comme celle du village, à la sanction de