21093 T4.pdf

460 ETUDES SUR LA KABILIE.
géant , dit Marmol , qu'ils avaient été là huit jours sans
rien faire , et que leurs forces ne leur servaient de rien
dans ces montagnes ,
ils prirent la route d'Alger, et
remportèrent, pour trophée, la tête de leur ennemi. Le
successeur de La Abez court maintenant tout le pays,
et, assujettissant les Arabes, recueille les contributions
de cette partie du Sahara et du seigneur de Koukô ,
avec qui il a guerre perpétuelle.
Tels furent les.
premiers rapports du gouvernement
turc avec les deux principautés de Koukô et des Beni-
'Abbês. Il débute par des actes de perfidie ; il les sou
tient par des actes de violence : il exploite les rivalités
intestines ; mais ses intrigues et ses efforts n'aboutissent
qu'à faire envahir par l'élément berbère une partie du
territoire précédemment occupé par les Arabes.
Il reste à examiner ce que devint ,
dans ces ten
tatives d'invasion, la troisième principauté, celle des
Beni-'Abd-el-Djebbar, appelée par Marmol Beni-Jubar,
que nous avons nous-mêmes pour ennemie depuis seize
ans.
Nous avons raconté la première entreprise dirigée
infructueusement contre Bougie , en 1 5 1 1\ ,
par Barbe
rousse. Ce ne fut qu'en 1 555 que les Turcs s'en ren
dirent maîtres. A cette époque , Salah'-er-Reïs vint atta
quer cette ville par terre et par mer avec quarante mille
hommes de combat et vingt-deux galères. Après s'être
emparé successivement de deux forts , il attaqua le Grand
Château, où le gouverneur don Alphonse de Peralte
s'était enfermé. Il battit cette citadelle pendant vingt-