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LIVRE IV. —INDUSTRIE. 301
En sortant de leur territoire , ils étaient obligés de
passer sur celui des Beni-Isma'ïl; c'était une source per
pétuelle de disputes entre eux,
cfeux-ci prétendant à
une part du bénéfice , qu'ils entendaient prélever comme
droit de transit. La contestation avait fini par prendre
un caractère sérieux , lorsque les marabouts intervinrent
fort à propos pour empêcher la guerre d'éclater. Ils dé
cidèrent que le privilège serait partagé entre les Beni-
Isma'ïl, les Frek'ât et les Beni-K'oufi,
et. que chacune
de ces tribus conduirait à son tour quarante mulets
chargés de glace à Alger.
C'est de cette manière qu'avait lieu l'exploitation an
nuelle des neiges du Jurjura, au moment où l'invasion
française vint enlever cette ressource aux montagnards.
§ XV1I1. INDUSTRIES CRIMINELLES. LE VOL ET LA FAUSSE
MONNAIE.
Dans une société privée de lois répressives qui dé
finissent et punissent le crime , la notion du mal et du
bien, du juste et de l'injuste s'oblitère et s'efface dans
quelques-unes de ses applications sociales. Le droit et
la force se confondent dans l'esprit des hommes, et on
les voit alors recourir à d'odieux moyens d'existence ,
dont l'emploi leur paraît légitime parce qu'il est im
puni. Il faut alors se résoudre à les admettre dans la
catégorie des ressources normales,
ce qui, ailleurs, porterait le nom de crime.
et appeler industrie
Le vol et la fausse monnaie sont les deux industries