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— LIVRE VI. POPULATION. ,
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le droit d'en prélever le montant sur les deniers publics
dont il devient l'administrateur.
Lorsqu'un cheikh meurt, la tribu ou le village se
réunit dans son habitation pour lui rendre les derniers
devoirs; on commence par servir le kouskouçou, com
pagnon inévitable de toutes les douleurs et de toutes
les joies. Tout en prenant part à ce repas funèbre, les
Kabiles s'entretiennent du défunt, de sa sagesse, de sa
justice, de ses vertus; puis, tandis que des maisons voi
sines partent des cris lamentables d'enfants et de femmes,
on en vient à se poser la question politique : Qui le rem
placera? Chacun désigne le candidat qui lui convient;
on arrive promptemént à s'accorder;
car il règne en
général beaucoup de calme et de décence dans ces élec
tions extraordinaires provoquées et sanctifiées par la
mort. Le nouveau cheikh ne peut pas rester en fonc
tions moins d'une année. Il accomplit donc la fin de
l'exercice et l'exercice suivant. C'est alors seulement
qu'il est soumis à la réélection.
ADMINISTRATION.
La principale fonction du cheikh consiste dans l'ad
ministration des deniers publics : les revenus provien
nent en grande partie des amendes qu'il prononce.
Chaque crime ou délit est taxé.
On sait que la législation criminelle musulmane ad
met dans toute la rigueur de son application la péna
lité du talion; le pied pour le pied, la dent pour la
dent, la main pour la main : c'est la loi du K'oran.