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88 ETUDES SUR LA KABILIE.
qu'à l'époque où il vivait, c'est-à-dire il y a trois siècles,
la puissance berbère s'étendait par l'Ouennour'a , la
Medjâna et le H'odna jusqu'à Ouaregla et au désert. Le
nom de Tarmount,
que portent encore des ruines con
-
sidérables , situées à côté des Oulâd-Nâc'er ou-Mâd'i ,
ajoute par sa physionomie berbère un nouveau témoi
gnage à ces deux indications.
Dansles désignations journalières de personnes, c'est
le nom de baptême qu'on emploie de préférence chez
les musulmans; chez les chrétiens,
c'est le nom de fa
mille. Cette différence dans les habitudes jette souvent
de la confusion dans le langage. Habitués à voir les
hommes désignés par leur nom de famille, nous sup
posons que les noms musulmans qui frappent habituel
lement nos oreilles s'appliquent exclusivement à la per
sonne qui occupe notre esprit; nous supposons, par
exemple, qu'il n'existe au monde qu'un 'Abd-el-K'âder,
tandis que ce nom est aussi commun chez les musul
mans que le sont chez nous les noms de baptême les
plus vulgaires. Cette erreur, toute grossière qu'elle est,
peut donner lieu cependant à des quiproquos fâcheux.
En voici un exemple :
Il existait à Alger, il y a quelques années,
un men
diant aveugle , qui se tenait tous les jours accroupi au
pied des remparts de la ville , le long du chemin de tra
verse qui conduit extérieurement de la porte Bâb-Azoun
à la k'as'ba. Ce pauvre homme tenait à la main une
sébille de bois , et dès qu'il entendait les pas de quelque
personne, sans s'inquiéter si c'était un croyant ou un