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124 ÉTUDES SUR LA KABILIE.
il existe, comme cela arrive toujours entre peuples voi
sins, des analogies et des dissemblances.
La principale analogie résulte de l'origine même de
ces fiefs , dans lesquels on reconnaît les restes de l'an
cien partage territorial établi par la domination ber
bère.
L'examen des deux noms suffit pour indiquer le point
de départ et le berceau de l'autorité qu'ils représentent.
Bellîl est la forme arabe du nom de Mellîl,
qui appar
tient à la puissante confédération de Flîça. Dans la dé
nomination double Flîça de Mellîl, Flîça paraît être le
nom du peuple et MellîHe nom de la famille régnante;
le premier correspond à une désignation ethnogra
phique, le second à une désignation dynastique. Le
premier de ces deux noms se retrouve au Nord,
sur le
littoral, dans la tribu indépendante de Flîça-sur-Mer ;
le second se retrouve au Sud , dans le fiefhéréditaire des
Oulâd-Bellîl.
Nous avons fait remarquer dans le livre précédent
combien, en l'absence des traditions écrites, l'étude
des noms pouvait jeter de jour sur les annales mysté
rieuses de l'Algérie. La nomenclature des tribus ren
ferme toute l'histoire de cette contrée.
L'homonymie que nous venons de signaler entre trois
peuples aujourd'hui séparés autorise à les regarder
comme des membres disjoints d'un même corps.
Une autre circonstance augmente la probabilité de
leur union originelle et explique leur disjonction. La
région qui sépare le fief héréditaire d'Oulâd-Bellil de