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— LIVRE VI. POPULATION. 459
battirent avec deux pièces d'artillerie et y firent brèche;
puis le seigneur de Koukô donna l'assaut avec ses en
seignes déployées et s'en rendit maître. Mais 'Abd-el-
'Azîz se replia sur la montagne pour y rallier ses troupes
et revint au combat. Il fondit sur les Turcs qui s'étaient
engagés à sa poursuite, et, au moment où ils tournaient
tête pour faire leur retraite ,
les'
chargea en queue et
les serra de si près que la plupart jetèrent bas leurs
armes pour mieux fuir; de sorte
qu'
Abd-el-'Azîz resta
maître du lieu et du fort. La nuit étant venue;, chacun
se retira de son côté.
Le lendemain le combat recommença avec une nou
velle ardeur. Plusieurs fois 'Abd-el-'Azîz eut l'avantage
contre ses i ennemis; mais à la fin, comme il s'avançait
pour darder sa lance dans leur bataillon, ils lui tirèrent
tant de coups, qu'ils le tuèrent lui et son cheval, puis
chargèrent ses gens,
pour empêcher qu'ils ne se sai
sissent de son corps ; de sorte qu'ils le remportèrent et
lui coupèrent la tête. Ce brave Africain portait deux
cottes de mailles l'une sur l'autre , avec une lance , un
bouclier et un coutelas. < Les Turcs, pour profiter de
céfsuccès,
s'empressent de gravir la montagne. Alors
les Kabiles leur envoient un parlementaire et proposent
d'entrer en arrangement. À la faveur de cette négocia
tion, ils ont le temps d'élire un nouveau chef;
chef,
combat.
et ce
d'
qui est le frère Abd-el-'Azîz, les ramène au
Mais les Turcs venaient de recevoir la nouvelle que
le chérif du Maroc marchait contre Tlemsên. Son-