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LIVRE IV. —INDUSTRIE. 345
Les tissus de laine des Beni-Ourtilân atteignent un
degré de.perfection qui fait pour eux, de cette fabrica
tion, une industrie hors ligne;
La sellerie, l'équipement, le harnachement, la tein
turerie et la tannerie occupentpresque toute la popula
tion de Zammôra;
Enfin, lesbernous des Beni-'Abbês partagent, à l'ex
clusion de toutes les autres fabriques kabiles, la vogue
des bernous ourtilâni.
C'est par cette série d'exceptions, distribuées sur
unemême ligne,
que s'opère la transition entre la cul
ture des arbres fruitiers et celle des céréales,
qui cons
tituent le régime normal, l'une à l'Ouest et l'autre à
l'Est de cette ligne.
On voit quelle variété de ressources la nature et la
nécessité ont créée à l'homme dans l'âpre séjour qu'il
habite; et pourtant, au milieu de tous ses produits, le
Kabile n'est encore qu'un riche malaisé.
Il a toutes les superfluités de sa vie simple et frugale;
il n'en a pas le nécessaire.
Il possède la matière première de ses outils et il les
façonne lui-même; sans sortir de chez lui, il obtient
le soc qui laboure et la faucille qui moissonne ;
Il cultive le lin et le tisse lui-même;
donne le superflu du vêtement;
ce qui lui
Il récolte des fruits à profusion ; ce n'est encore que
le superflu du repas;
Il emploie le miel comme assaisonnement; c'est un
accessoire ;