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246 ETUDES SUR LA KABILIE.
l'état. Ces coupes s'appelaient karesta. Les Kabiles y
trouvaient une ressource lucrative et un moyen de se
tenir en bonnes relations avec le pacha,
aucune contribution politique,
joug
sans payer
sans ayoir à subir le
ou les exactions d'autre kaïd que du fonctionnaire
chargé spécialement de ce service. Les ouvriers de la
karesta se considéraient presque comme employés du
gouvernement; dans tous les cas, ils évitaient de se
brouiller. avec lui. De son côté, la marine turque, tirant
de son propre rivage les bois nécessaires à ses cons
tructions, échappait aux exigences du commerce euro
péen, et s'assurait, en cas de besoin, sinon des sujets,
au moins des alliés, parmi les populations belliqueuses
de la Kabilie.
Soit que cette source d'approvisionnements ait paru
insuffisante, soit que des difficultés se soient élevées,
il arriva une époque où la Régence tourna ses yeux vers
les massifs de bois plus considérables et plus rappro
chés, situés entre Dellis et Bougie. 11 eût été facile,
sans doute , de trouver, pour le port de Zeffoun , des
conditions aussi avantageuses que pour les ports de Bou
gie, de Djîdjel et de Mans'ouria. L'appât des soltanis
aurait suggéré aux Kabiles quelques moyens ingénieux
d'éluder la légende menaçante du Tamgout. Mais Iah'ia-
Ar'a jouissait alors de toute la confiance du dey. C'é
tait, d'ailleurs, il faut lui rendre cette justice, un des
hommes les plus actifs et les plus intelligents qui eussent
présidé aux destinées de la Régence. Elle lui devait
quelques bonnes institutions, des expéditions habi-