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310 ETUDES SUR LA KABILIE.
de nouvelles causes de perturbation. Tandis que l'ora
geuse occupation de Bougie par les Français détermi
nait , à l'entour de cette ville, un large vide ,
que les tri
bus contiguës abandonnaient leurs villages de la plaine,
couverts en tuiles, pour les reconstruire avec un misé
rable toit de chaume dans la montagne, des désordres
d'une nature différente éclataient sur un autre point.
Zamoum, chél de la confédération de Flîcet-Mellîl, fon
dait sur les anciennes possessions turques , dévastait le
pays des Isser et Amraoua, punissait,
pour avoir obéi
aux Turcs, de malheureuses peuplades que les Turcs
avaient antérieurement punies pour leur avoir résisté;
pillait et incendiait, sur les bords de la Nessa, les vil
lages d'El-Bar'lia, d'Igoufàf, d'Aïn-el-H'ad, de Sidi-Nà'-
man, de Kêf-el-Ogâb. Chassés de leurs demeures, les
habitants s'en allaient, à quelque distance, construire
des huttes chétives , laissant vide le territoire qu'ils
avaient occupé.
Cependant la dépopulation du sol n'était, que par
tielle; il restait quelques pauvres bourgades échappées,
on ne sait trop comment, au ravage général : un autre
fléau les attendait. Profitant de la solitude faite autour
d'elles par la ruine et l'abandon des autres, les malfai
teurs de la contrée se mirent en campagne. Alors ce fut
chaque nuit quelque nouvel acte de brigandage. Pour
se soustraire à ces incursions continuelles , les malheu
reux habitants durent, à leur tour, émigrer. Ils s'en
allèrent donc, dans des lieux moins exposés, construire
des habitations plus pauvres encore que celles qu'ils