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— LIVRE III. DESCRIPTION. 175
mer, les phénomènes de végétation naturelle éprouvent
de légères modifications. La zone des forêts semble,
en se rapprochant du littoral , devenir plus large et plus
épaisse. Le chêne y occupe encore une place considé
rable ; mais l'essence dominante est le noyer. Il règne
par masses épaisses sur la cime du Djermouna,
sur les
hauteurs des Beni-Isma'ïl et enfin dans tout le massif
du Kendirou. Dans la fraction des Oulâd-el-Bah'ari,
qui en habite le versant méridional et confine à la limite
de la Kabilie, il n'existe pas un seul village qui n'ait sa
forêt de chênes et de noyers. Le village de Djermouna est
contigu à une grande forêt de chênes infestée de pan
thères et de sangliers.
En avançant vers la mer, la ligne de faîte s'élève en
même temps que les forêts s'agrandissent. Sur les
parties hautes du Djermouna, il règne habituellement
un froid très-vif; il y tombe beaucoup de neige et
elle séjourne longtemps. Quant aux montagnes des
Beni-Slîmân, les voyageurs ne tarissent pas sur la ri
gueur du froid que les Kabiles de cette région ont à
supporter pendant une grande partie de Tannée. Les
trois mois d'été sont employés à couper dans les
forêts une abondante provision de bois pour l'hiver ; il
arrive fréquemment que les habitants demeurent con
signés pendant dix et quinze jours dans leurs maisons,
dont la neige obstrue les issues. Ils se voient alors obli
gés de se frayer un passage avec des outils pour aller
chercher, dans les parties basses, du fourrage pour la
nourriture des bestiaux et de l'eau pour les besoins de