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302 ETUDES SUR LA KABILIE.
de ce genre que l'on rencontre en Kabilie. Nous avons
déjà appelé l'attention sur le désordre qui règne en
Afrique dans le voisinage de toutes les frontières, et,
en particulier,
sur les habitudes de brigandage parti
culières aux tribus limitrophes de la Kabilie , dans la
partie orientale de son périmètre.
Nous y ajouterons la tribu des Oulâd-el-'Azîz, tribu
frontière dans le Sud-Ouest , et appartenant aux Turcs.
Nous citerons encore le voisinage des anciennes pos
sessions turques de l'Amraoua , comme livré habituelle
ment et sans relâche aux entreprises des malfaiteurs.
Ils se tenaient surtout sur la lisière entre la plaine du
Chender et la montagne de Flîcet-Mellîl. Ils apparte
naient aux tribus de ce canton;
mais la bande se re
crutait, en outre, de mauvais sujets et de gens sans
aveu, venus le plus souvent on ne savait d'où. C'est à
la nuit qu'ils se mettaient en campagne , pénétrant, à pas
de loup, parmi les tribus de la plaine, où ils enlevaient
tout ce qui leur tombait sous la main , employant , sans
scrupule, dans l'exécution de leurs méfaits, la violence
et l'effraction. Durant le jour, ils allaient vendre dans
la montagne le produit de leurs vols. Ce système de
brigandages donnait lieu à une exploitation organisée
et reconnue. Chaque association avait des entrepôts
bien gardés, où elle enfermait le produit de ses opé
rations nocturnes. Ainsi, dans la tribu cl'Oulâd-m-
bou-Rouba (Flîcet-Mellîl), il existait un village appelé
Dechret-el-Ouak'k'âf (le village du guetteur);
c'est le
nom donné aux chefs de bande. En échange des objets