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LIVRE IV. —INDUSTRIE. 309
peuple soit représenté par l'ensemble de ses besoins et
de ses ressources,
ne sont-ce pas la production et le
travail qui assigneront à cette civilisation un caractère
propre? ne sont-ce
pas~
en donneront l'exacte mesure?
le bien-être et la richesse qui
Ainsi envisagée à son point de vue le plus élevé,
l'enquête minutieuse que nous avons faite, le soin que
nous avons mis à recueillir les divers produits de l'in
dustrie kabile,
et à enregistrer les moindres détails de
construction et d'installation de leurs villages, avaient
pour objet principal d'établir une échelle générale de
comparaison, qui, appliquée à chaque point du sol,
permît de mesurer avec exactitude non-seulement l'état
de la richesse relative , mais encore le genre et le degré
de civilisation.
De cette analyse il ressort un fait général,
cile à concevoir qu'à énoncer.
aussi fa
Les parties du territoire kabile où la richesse géné
rale, signe matériel de la civilisation, atteint son maxi
mum, sont celles que la domination turque n'a pas en
tamées; là où une autorité violente et brutale s'est tant
bien que mal établie, elle a laissé, comme empreinte de
son passage, la misère et la barbarie. Au contraire, les
lieux que le fléau de la conquête a épargnés ont con-
.servé une prospérité et une civilisation relatives , qui lés
élèvent bien au-dessus des populations circonvoisines.
Dans les contrées appauvries et dégradées par l'inva
sion, la chute du gouvernement turc, loin de mettre
un terme à cet état de décadence , amena , au contraire ,