21093 T4.pdf

458 ETUDES SUR LA KABILIE.
des habitants, il bâtit un fort,
de cent Turcs; puis il en alla établir un autre à Zam
môra et de là retourna à Alger,
où il laissa une garnison
avec perte de plus de
trois cents Turcs que les Beni-'Abbês lui tuèrent dans
diverses escarmouches. Il laissa pour tenir la campagne
un renégat corse avec quatre cents Turcs. Mais il ne
fut pas plutôt parti Abd-el-'Azîz descendit de la
montagne et tailla en pièces les quatre cents Turcs. La
nouvelle de ce désastre parvint à Alger en même temps
que H'acen-Bacha y arrivait.
Le fort de la Medjâna fut abandonné par ses défen
seurs et détruit par 'Abd-el-'Azîz.
Cette guerre , qui ne dura pas moins d'une année ,
fut suivie d'une trêve pendant laquelle H'acen-Bacha
demanda à 'Abd-el-'Azîz la main de sa fille. Malgré les
avantages que cette union pouvait lui offrir, 'Abd-el-
'Azîz la refusa. H'acen-Bacha voulait à tout prix une al
liance avec les princes kabiles ; il s'adressa au cheikh
de Koukô qui, oubliant la trahison de Sélim, l'accepta
pour gendre.
Dès ce moment le gouvernement d'Alger et le cheikh
berbère unirent leurs forces contre 'Abd-el-'Azîz. Ils re
montèrent ensemble la rivière de Bougie et vinrent ra
vager le territoire des Beni-'Abbês. De son côté, 'Abd-el-
'Azîz vint camper au pied de la montagne avec « quatre
mille mousquetaires à pied et cinq mille à cheval ,
un lieu appelé Tezli , où il fit construire un fort avec
un retranchement qui barrait le chemin. Les forces
combinées d'Alger et de Koukô attaquèrent le fort, le
en