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LIVRE L — DENOMINATIONS. 73
ciation du fait. Chez les Arabes, consécration des droits
de la naissance dans le nom de la tribu , translation du
pouvoir paternel dans la hiérarchie civile, adoption
presque exclusive de la constitution patriarcale , absorp
tion de la patrie dans la famille, de la communauté
dans l'individu ; chez les Berbères , absence des formes
patriarcales dans les dénominations originelles, résis
tance à l'envahissement de ces formes, conservation
fréquente des dénominations.communales, réserve dans
l'adoption des dénominations familiales , subordination
de l'individu à la communauté, et de la famille au
pays.
Chez les Arabes , tendance à concentrer dans un seul
l'intérêt de tous.
Chez les Kabiles , tendance à confondre dans l'inté
rêt de tous celui de chacun.
Ainsi la constitution patriarcale de la tribu arabe s'é
tend à la société entière, dont elle constitue l'élément
fondamental. C'est le même principe qui domine dans
la formation des groupes et des fractions. Ce sont aussi
des dénominations analogues : toujours le nom propre
individuel précédé du nom générique collectif oulâd
ou béni. Cet isomorphisme de la société arabe ramène
l'explication de tous les noms collectifs à celle du nom
propre individuel.
Quant aux dénominations berbères, elles sont de
deux sortes : communales ou familiales. En d'autres
termes, tantôt elles s'appliquent au sol,
personnes.
et tantôt aux
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