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220 ETUDES SUR LA KABILIE.
doit rester bien peu d'espace pour la culture des cé
réales;
cependant elle figure dans le travail et dans les
ressources de presque toutes les tribus ; mais elle n'oc
cupe, sur leur territoire, que des bandes étroites. Elle
serpente le long des cours d'eau, resserrée entre les
talus des deux rives; elle en suit les sinuosités; elle se
rétrécit vers les sources; elle s'élargit vers les confluents.
Sur les grandes lignes de fond, elle s'étend davantage;
mais , partout dominée , soit par les forêts , soit par les
rochers, soit par les vergers,
cessoire.
elle compte comme ac
Sur les lignes de fond principales, les labours se
font à la charrue; sur les lignes de fond secondaires,
ils se font à la pioche.
Là où l'usage de la charrue est possible , ils se trou
vent encore tellement gênés par les accidents du sol,
qu'ils donnent beaucoup de peine et peu de profit.
Là où le sol se remue à la pioche, les produits sont
insignifiants.
Les laboureurs kabiles estiment qu'une charrue arabe
fait autant d'ouvrage à elle seule que dix des leurs.
Si Ton examine,
sur les bandes étroites et sinueuses
• laissées aux céréales, les conditions défavorables im
posées à la culture par le sol lui-même , on demeurera
convaincu que la quantité de blé produite par lestribus
kabiles est loin de suffire à leur consommation.
Elles y suppléent de diverses manières, savoir:
1°
En achetant des blés arabes;
2° En introduisant dans leur pain la farine du gland;