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222 ETUDES SUR LA KABILIE.
Les transactions ont presque toutes lieu au moment
de la moisson , époque où le prix du blé descend à son
minimum.
Farine de glands.
Le supplément fourni par les blés arabes ne suffit pas
encore à la consommation du pays. Il faut y ajouter,
dans des proportions plus ou moins considérables, la
farine du gland. Cette ressource, du moins, ne fait pas
défaut.
Les immenses forêts répandues sûr la surface de la
Kabilie contiennent deux espèces de chênes, dont Tune
produit des glands doux et l'autre des glands amers :
la première est probablement le bellout'
kerrouch. C'est le fruit du bellout'
et l'autre le
qui entre dans la
composition du pain. II n'exige aucune préparatipn
préalable ; il suffit de le faire sécher au four; on le broie
ensuite à la meule de ménage , avec Torge et le blé.
Le gland amer n'est employé que très-rarement, dans
les années de mauvaise récolte , où la moisson indigène
a donné peu, où le blé exotique coûte cher,
et où il
faut, pour vivre, mettre en œuvre toutes les ressources.
C'est alors que les pauvres gens ont recours au gland
amer; mais ils lui font subir une préparation. Ils se ser
vent, pour cela, du keskès, espèce de tamis employé à
la préparation du kouskouçou : ils y mettent la farine
et l'arrosent à grande eau. En s'échappant des trous du
keskès , la première dissolution est rouge ; mais la teinte
s'affaiblit peu à peu, et, lorsque enfin l'eau arrive in-