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— LIVRE V. COMMERCE. 399
attachent à soutenir, par la ponctualité des rembour
sements, le crédit dont ils jouissent.
Ils n'en rendent pas moins un service incontestable
à leurs clients sahariens ou kabiles, heureux de trou
ver, pour la garde de leurs capitaux modestes , un abri
sûr et des mains fidèles. Ne serait-il pas possible de
mettre à profit ce besoin de sûreté commun à toute la
population laborieuse de l'Algérie, et de l'intéresser,
plus directement qu'elle ne l'est aujourd'hui , au main
tien de notre domination ?
Nous possédons en France une institution qui offre ,
aux économies de la classé ouvrière , d'immenses sû
retés dans la garantie du gouvernement lui-même, et
qui leur donne, en outre,
time par jour et par cent francs.
un intérêt d'environ un cen
Pourquoi cette institution ne s'étendrait-elle pas,
sauf quelques différences nécessitées par les mœurs
locales, à la population ouvrière de l'Algérie? Pourquoi
le Biskri et le Kabile ne s'accoutumeraient-ils pas à re
garder le trésor public comme le plus fidèle des dépo
sitaires,
et la caisse du payeur comme la plus sûre de
toutes les cachettes? Pourquoi le portefaix saharien et
le maçon montagnard n'auraient-ils pas leur livret de
caisse d'épargne comme nos artisans?
Il ne serait peut-être pas plus difficile de l'introduire
chez eux qu'il ne l'a été de l'accréditer chez nous ,
surtout si l'appât d'un intérêt exactement servi , et servi
surtout à termes rapprochés,
secondait les efforts que
l'on pourrait tenter pour appeler la confiance. A ce point