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72 ÉTUDES SUR LA KABILIE.
littéralement les gens, la suite, tandis qu oulâd et béni im
pliquent-la descendance réelle et directe. Les Berbères
disent tout aussi bien aït-ou-adrer, les gens de la mon
tagne , aït-ou-acif, lesgens.de la rivière, que aït-Mans'our,
les gens de Mans'our;
duire les deux premiers noms,
tandis que les Arabes, pour tra
seraient obligés d'em
ployer le mot hel, qui correspond à ait; ils diraient
hel-el-djebel, les gens de la montagne, hel-el-ouad, les
gens de la rivière,
mots cYoulâd et de béni.
Au reste,
conquête arabe,
et réserveraient au nom propre les
si l'on remonte aux premiers temps de la
cette différence dans le génie des deux
peuples , et la manifestation de cette différence dans les
noms de tribus apparaissent déjà. C'est là qu'on les
trouve à leur source, pures de mélanges, dégagées de
la confusion que plusieurs siècles de contact y ont in
troduite. C'est Léon l'Africain qui nous en fournit le té
moignage. Cet auteur donne les noms des cinq grandes
tribus dont la famille berbère se composait de son
temps; il donne aussi les noms des tribus arabes; il
ajoute, pour chacune des deux races, quelques-unes des
divisions secondaires. Chez les Berbères, on ne voit pas
une dénomination patronymique, tandis que chez les
Arabes presque toutes ont ce caractère.
Telles sont les différences et les analogies qui existent
entre le génie de la langue d'oil et le génie de la langue
d'oc africaine. Aux Arabes l'imagination méridionale,
qui anime et personnifie les formes matérielles; aux Ka
biles, la précision septentrionale, qui s'arrête à l'énon-