1959 - Université Libre de Bruxelles

SÉANCE SOLENNELLE DE RENTRÉE DU 9 OCTOBRE 1958
sont attachés à leur université, une occasion de manifester de
la façon la plus concrète leur attachement filial à l'égard de
notre Maison.
Je ne veux pas en dire plus au seuil de l'année préparatoire
de ce grand anniversaire, sauf à vous confier qu'étant donné
notre situation, nos devoirs et nos charges, l'effort que nous
solliciterons portera en ordre essentiel sur la récolte de ressources
qui ne seront pas consacrées à des manifestations symboliques,
mais qui iront pour leur quasi-entièreté à l'extension
de nos bâtiments et de notre équipement universitaires, à l'accroissement
de notre patrimoine dont les revenus augmentés
devront nous permettre d'étendre les cadres de nos laboratoires
et de nos services, et aussi à l'amplification de notre aide aux
étudiants les moins bien pourvus par la fortune.
Permettez-moi, enfin, dans le cadre de cette première
partie de mon exposé, de répéter une fois de plus devant vous,­
que l'insuffisance du financement des besoins des Universités
dans ce pays continue d'exercer un effet destructeur, ou pour
le moins anémiant, sur la qualité des services didactiques et
:scientifiques qu'elles sont capables de rendre à la Nation. Il
n 'y a guère lieu de se réjouir des améliorations concrètes qui
sont intervenues dans ce domaine au cours des dernières
années. Et ceci appelle une réflexion sur le fond du problème
qui se pose. Si la peine des hommes de bonne volonté, qui
s'acharnent à dénoncer les dangers de cette situation, reste sans
.résultats, c'est sans doute à raison de l'existence d'obstacles
intimement liés au comportement même de nos concitoyens.
Ces obstacles ne peuvent être surmontés par la bonne volonté
et l'insistance des seules Universités. Quels sont dès lors ces éléments
fondamentaux qui s'opposent, chez les Belges, à l'octroi
d'un soutien réaliste et efficace capable de donner sa pleine
. force à notre vie scientifique P
Ces obstacles résident, à mon avis, à la fois dans un défaut
qui se manifeste au niveau de l'initiative et dans une carence
qui se place au niveau du soutien indispensable à l'action.
Pour ce qui est du premier, on est tenté de croire qu'un cer­
:tain nombre de personnes, fort bien intentionnées d'ailleurs,
·et qui possèdent en elles la capacité d'agir, se contentent de
reconnaître l'urgence des nécessités, l'ampleur des problèmes
et les risques des atermoiements; dès qu'elles l'ont fait et
Il