1959 - Université Libre de Bruxelles

L 'l",STRlJl\IENT MATHÉMATIQlJE EN BJOLomE 199
contrôlable ensuite par l'expérience sous la forme d'un
optimum physiologique. Ce sera l'extrapolation à des conditions
non encore testées, conditions limites par exemple, qui
peuvent déterminer la survie d'un organisme, donc son adaptation
et même sa répartition géographique.
Ce sera enfin la prise du problème, non par ses manifeslations
globales ainsi analysées, mais par ses composantes au
contraire. L'expression du phénomène physique ou chimique
qui, d'une façon dominante, conditionne le phénomène par
une équation différentielle permettra, par l'intégration, de
trouver des fonctions globales rationnelles que l'on pourra
alors confronter avec des expériences systématiquement conduites
pour ce contrôle.
Tous ces exemples font apparaître les apports possibles
des mathématiques au biologiste. Il ne s'agit pas, en fait, de
mathématiques fort élevées. Ce n'est donc pas tant dans l'information
mathématique que réside le besoin, que dans la formalion
d'esprit, dans la forme de pensée qui rend immëdIatement
possible au biologiste les rapprochements qui lui montrent
le recours qu'il doit chercher. Ce recours, il le trouvera dans
les livres ou chez les collaborateurs, mais les implications, la
portée, la signification, les possibilités, c'est en lui qu'il doit
les trouver par une imprégnation profonde et durable des
mathématiques élémentaires.
Ainsi qu'on le voit, la mathématique est pour le biologiste
un instrument mais c'est aussi, et surtout, un enrichissement
par la forme d'esprit qui lui donne accès aux progrès
les plus remarquables, et un langage univoque que les mots
peuvent rarement égaler et qui peut même guider le choix
approprié du langage verbal. A tous ces titres, cette formation
de base est utile à tous les biologistes. En la donnant, à un
niveau à préciser, mais surtout à une profondeur adéquate, on
brisera cette fallacieuse barrière qui, au seuil du choix définitif,
celui de la Licence, dirige, par une crainte ridicule, la majorité
des jeunes gens dans les voies les moins progressives, quelle
que soit la discipline choisie. En la donnant, on servira les
deux groupes de disciplines biologiques citées plus haut ~t on
assurera un plus juste équilibre des choix individuels dans les
études et des besoins réels dans la recherche scientifique. On
aura fait des esprits plus riches et, pour exprimer une CODvic-