1959 - Université Libre de Bruxelles

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of Arts) put jouir ensuite d'une « Rhodes scholarship )) parce qu'il réunissait,
alors, trois conditions : excellents résultats universitaires, performances
athlétiques et dispositions au « leadership)) (reconnues par une
clairvoyante anticipation en quelque sorte, conformément au règlement
d'octroi de cette bourse). Il eut le privilège de compléter sa formation,
pendant trois ans à Oxford et d 'y conquérir un « Master degree)). Il se
donna notamment la solide culture historique et littéraire qui, si souvent,
fait cruellement défaut aux hommes politiques, plus particulièrement
aux Etats-Unis, et les prive en même temps de la dimension du
temps pour apprécier les problèmes humains et du sens de ce qui est
universel ou relatif. Cette expérience lui fit mesurer l'importance personnelle
et les multiples implications d'un séjour d'études à l'étrang'er.
Jeune citoyen d'un petit centre rural américain, il se plongeait
dans une autre culture, dans un autre milieu social, dans une ville
parmi les plus vieilles de l'Angleterre, dans une métropole de la pen­
~ée occidentale. Américain voyageant et séjournant sur le- continent, il
apprenait la diversité des pays européens, mais aussi leurs caractères
communs dès qu'on les oppose, par exemple, à la société américaine.
Il gardera de cette phase de sa vie la conviction selon laquelle les meilleurs
des étudiants devraient être mis en mesure de parfaire leur formation
à l'étranger.
Rentré aux Etats-Unis, James William Fulbright enlève ses degrés
de Droit à l'Ecole spécialisée de la George Washington University. Et
c'est, en effet, une carrière juridique qu'il entame. Il a vingt-neuf ans
et termine donc assez tardivement des études qu'il a volontairement
prolongées. Mais c'est très jeune aussi - à vingt-neuf ans même - qu'il
est nommé d'emblée Attorney au Département de la Justice. Cependant,
il n'a pas trouvé sa voie, car s'il reste dans le Droit, il passe, dès l'année
suivante, à des activités académiques. Pendant quatre ans, il sera
« instructor in law)) - disons professeur assistant - dans les Universités
George Washington et d'Arkansas .. Sa personnalité était, à cette
époque, déjà si marquante et séduisante, que cette dernière Université
le portait, en 1939, à sa présidence.
Toutefois, cet homme formé à l 'histoire, à la littérature, au droit,
trop observateur pour ne pas noter combien sa personnalité était socialement
attractive, cet homme aimant en même temps la recherche, l'enseignement
universitaire, les responsabilités juridiques et les responsabilités
de la gestion d'institutions complexes telles qu'une Université, aimant
tout cela sans apparemment trouver dans l'une de ces activités le champ
qui répondait à toutes ses aspirations, devait inéluctablement songer à
la politique ...
...
......
C'est ce qui arriva. En 1942, il est élu représentant démocrate au
Congrès. En 1944, il entre au Sénat. En 1950, il est réélu sans opposition.
L'homme politique va très rapidement traduire en action, tout ce
que sa vie, son expérience personnelle, ont déposé en lui :
- sens des valeurs de la culture, donc de l 'humanité et de la paix;
- importance de la formation universitaire à l'étranger;
- perception de l'unité de l'Europe et de la nécessité de la réaliser
politiquement;
- défense de l'avenir de la petite entreprise, cadre et idéal de la vie
laborieuse de son père qui lui avait laissé, sous cette forme, à Fayette-