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1959 - Université Libre de Bruxelles

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LE LIBRE EXAMEN À L'UNIVERSITÉ DE BRUXELLES 249<br />

raux, en 1834, ont agi vite parce qu'ils agissaient sous l'empire<br />

d'une émotion vive et profon<strong>de</strong>.<br />

L'initiative <strong>de</strong> l'épiscopat a soulevé en eux une profon<strong>de</strong><br />

émotion. PourquoiP Parce qu'ils y ont vu le premier pas vers<br />

le monqpole <strong>de</strong> l'enseignement supérieur entre les mains du<br />

clergé.<br />

Il faut, pour comprendre leur attitu<strong>de</strong> et leur crainte, se<br />

souvenir <strong>de</strong> ce qu'était l'état <strong>de</strong> l'enseignement en Belgique<br />

vers cette époque. La désorganisation régnait partout. Le<br />

régime hollandais, avant la révolution, avait établi à travers<br />

tout le pays un réseau scolaire soli<strong>de</strong>. En 1830, on poussa partout<br />

les grands cris <strong>de</strong> « Vive la liberté ! », « A bas les Hollandais<br />

1 » mais aussi <strong>de</strong> « Vive les économies 1» (car parmi<br />

les principes <strong>de</strong> 1830 figurait également celui du « gouvernement<br />

à bon marché »). Avec un bel enthousiasme révolutionnaire,<br />

on démantela l'œuvre du régime déchu, c'est-à-dire, en<br />

fait, que l'on sema la dévastation dans l'enseignement. Des<br />

provinces, <strong>de</strong>s communes fermèrent leurs écoles. Les <strong>Université</strong>s<br />

furent touchées aussi durement, et même plus durement<br />

encore, car c'est dans l'enseignement supérieur que le<br />

gouvernement appliqua avec le plus <strong>de</strong> zèle sa politique d'économies.<br />

Plusieurs facultés universitaires furent supprimées.<br />

II n 'y eut plus <strong>de</strong> Faculté <strong>de</strong> Philosophie et Lettres ni à Gand<br />

ni à Liège. La moitié <strong>de</strong>s professeurs <strong>de</strong>s <strong>Université</strong>s furent<br />

renvoyés chez eux. Le corps professoral <strong>de</strong> l'<strong>Université</strong> <strong>de</strong><br />

Liège fut réduit, pour l'<strong>Université</strong> tout entière, à 14 professeurs<br />

...<br />

En 1834, il n'y a encore aucune loi organique, ni pour<br />

l'enseignement primaire, ni pour l'enseignement moyen, ni<br />

pour l'enseignement supérieur : c'est encore le chaos.<br />

Or cet enseignement désorganisé - je vise ici l'enseignement<br />

dirigé par les pouvoirs publics - paraît <strong>de</strong> plus gravement<br />

menacé. Des catholiques influents ne dissimulent pas<br />

en effet que l'enseignement officiel, à leurs yeux, ne se justifie<br />

que tant que l'enseignement libre n'est pas suffisant pour<br />

satisfaire aux besoins, et que lorsque l'enseignement libre sera<br />

<strong>de</strong>venu suffisant, l'enseignement officiel perdra sa raison<br />

d'être. C'est la célèbre théorie du caractère supplétif <strong>de</strong> l'enseignement<br />

officiel, théorie qui trouvera sa formulation la plU!~<br />

parfaite dans les résolutions du Congrès <strong>de</strong> Malines <strong>de</strong> 1863,

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