1959 - Université Libre de Bruxelles

408 BIBLIOGRAPHIE
D'ailleurs, il a déjà atteint une large audience puisque la version
de langue anglaise, publiée en 1947, en est actuellement à sa neuvième
édition.
Dès le chapitre premier, l'auteur prend contact avec une histoire
qui remonte de 4.000 à 2.500 ans avant J.-C., écrite non pas en fonction
des princes et des dynasties, mais avec le souci de renseigner sur les
civilisations et les cultures: l'évolution des politiques nationales et des
organisations sociales, les croyances philosophiques et religieuses, les
techniques, les sciences et les arts, sans souci d'apologétique.
Les matériaux et les documents disponibles aujourd'hui, se rapportant
à l'Inde, permettent d'enchaîner les faits historiques, sans interruption,
à partir du VIe siècle avant notre ère.
L'Inde, carrefour du monde, est tellement vaste et ses légendes et
ses faits historiques sont tellement abondants et touffus, qu'il est malaisé
d'en faire une synthèse, à la fois sur le plan scientifique et sur le plan
littéraire, à la manière de Fustel de Coulanges dans La Cité Antique:
cc des années d'analyse pour un jour de synthèse ».
Néanmoins, M. Panikkar a réussi pleinement cette gageure. Il a·
écrit un livre clair, précis, mesuré, à la fois austère et captivant. Il est
juste d'ajouter que la traduction de M. Jacques Brécard est digne de la
brillante rédaction de l'auteur.
Celui-ci qualifia son Histoire de l'Inde c( d'aperçu à vol d'oiseau du
panorama historique de l'Inde». Cette définition est acceptable à condition
de la renforcer comme suit. M. Panikkar est doué d'une vue perçante
: il voit les choses de haut et découvre les faits de près dans son
panorama grouillant de vie, immense et fascinant.
Au début de l 'œuvre, on découvre la création d'un monde. Puis,
on suit l'évolution d'une civilisation au moins trois fois millénaire, à
travers des siècles tantôt paisibles, tantôt tragiques.
En écrivant ce maitre livre, M. Panikkar, qui est Ambassadeur à
Paris, a bien servi son pays. Par la stricte objectivité et par la forme
parfaite dont il n'a cessé de témoigner dans ses publications, par la
portée universelle de son message, il mérite aussi la qualité d'ambassadeur
de l'humanisme.
Désiré Trrs.
Hans WEBER, Die OberfUichenformen des festen Landes, Leipzig, Teubner,
1958, in-8°, 350 pages, 245 figures, 103 photos hors-texte, relié toile
28,80 DM.
Il s'agit d'un traité de géomorphologie, discipline qui était déjà
représentée aux éditions Teubner par la Géomorphologie de Machatschek,
parue en 1954. Cette fois, le sujet est présenté non plus seulement dans
ses lignes générales comme alors, mais on trouvera dans chaque chapitre
un exposé de la problématique particulière à l'aspect traité.
L'ouvrage est, dans toute la force du terme, une Einführung, une
introduction. Il est destiné aux travailleurs, aux chercheurs qui peuvent
être confrontés avec des faits de géomorphologie et qui peuvent être
appelés à les utiliser - voire à les réduire - dans leurs travaux.
Ceci explique notamment l'abondance des illustrations, et la remarquable
série de photographies en hors-texte, qui donnent au texte une