1959 - Université Libre de Bruxelles

FORMATION DU PROFESSEUR DE MATIIÉl\'IATlQl;ES 219
presse de dire que les inspecteurs ont leur utilité : à partir du moment
où on organise un enseignement suivant un programme déterminé, il
faut bien que quelqu'un se charge de faire de l'inspection, mais enfin,
je crois cependant que ce n'est pas nécessairement la faute du professeur.
Le professeur pourrait parfaitement modifier sa technique d'enseignement
si seulement on l'y autorisait. S'il y a lieu de diminuer les
programmes et d'approfondir un plus grand nombre de choses au cours
de l'enseignement moyen - et je crois que ce n'est pas seulement vrai
pour les mathématiques mais pour tous les enseignements généralement
quelconques - nous devons insister pour que les programmes et les
horaires d'enseignement soient ajustés en conséquence. Je crois que ce
serait une erreur que de penser que tout est toujours de la faute des
professeurs qui ne savent pas enseigner autrement que de la manière
qu'ils adoptent jusqu'à présent. Ils sont tenus par un programme et
s'il y a trop à fourrer dans la tête des jeunes gens, il ,faut bien procéder
suivant la méthode de course dont vous parlez et qui est si regettable.
M. Boreux. - L'intervention de M. le Prorecteur Bigwood me surprend
quelque peu !
Vous avez un programme d'entrée à l'Université et si un élève se
présentait devant M. Godeau, n'ayant étudié que certains chapitres
d'Analytique, je crois que cela n'irait pas du tout!
Je suis moi-même partisan de laisser une certaine latitude au professeur
et de lui permettre d'interpréter le programme. Comme M. le
Pro recteur l'a dit, l'enseignement doit être en profondeur, c'est entendu,
mais il faut rester dans une juste mesure.
Je me permets d'ajouter que je suis tout à fait d'accord avec M. le
Préfet Bosteels qui est partisan de voir les jeunes licenciés mis le plus
rapidement possible en contact avec les classes. L'Université de Bruxelles
organise déjà des stages mais je crois que ces stages doivent être renforcés
et prolongés dans l'Enseignement moyen.
Une autre remarque encore concernant la formation des professeurs:
puisqu'on a parlé des Mathématiques, clé de l'enseignement, il faut
montrer les portes que cette clé peut ouvrir dans la physique, la chimie,
la biologie, etc. et je crois qu'il y a beaucoup de licenciés en mathématiques
qui se sont limités aux mathématiques abstraites et n'ont pas
cherché comment les appliquer dans les autres disciplines scientifiques.
Je pense qu'il serait intéressant, en seconde licence, de donner
quelques leçons de « mathématiques appliquées» : un biologiste ou un
chimiste, par exemple, viendrait exposer les applications des mathématiques
dans leurs disciplines respectives.
Ainsi le professeur d'enseignement moyen pourrait étoffer son cours
et susciter davantage l'intérêt d'un jeune auditoire. Evidemment, la
sobriété s'impose dans ce domaine mais je suis persuadé qu'on rendrait
ainsi les mathématiques élémentaires plus attrayantes et que les élè>ves
se rendraient compte de l'importance des mathématiques pour leurs
études futures.
M. Burniaf. - Mesdames, Messieurs, je m'empresse d'abord de dire
que d'excellentes propositions ont été formulées.
Si l'on se cantonne sur le terrain des principes, il va de soi que
toute source d'enrichissement professionnel est désirable. Sur le terrain
pratique, on rencontre évidemment des obstacles à leur introduotion.
Je ne m'étendrai pas trop sur ces obstacles. Je rencontrerai· cepen-