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1959 - Université Libre de Bruxelles

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288 H. F. JANSSENS<br />

cher P La divergence <strong>de</strong>s traductions provient ici, on le voit,<br />

d'un terme lu différemment.<br />

Le passage en contient toutefois une autre, qui, elle, concerne<br />

<strong>de</strong>s mots que Defrémery et Sanguinetti ainsi que Sir<br />

Hamilton Gibb ont lus <strong>de</strong> la même façon, mais traduits, les<br />

premiers, par les époques <strong>de</strong> ses joies célèbres, et le second, par<br />

the soul-stirring occasions of joy in her. Le lecteur profane doit<br />

se dire que, si une <strong>de</strong> ces traductions est bonne, l'autre ne l'est<br />

pas. L'arabisant ne s'en étonnera pourtant point, car celle<br />

ambiguïté tient à la nature du vocabulaire arabe.<br />

Dans l'arabe, les mots ainsi rendus sont: awqât& (les<br />

temps, the occasions) surûr'"hâ (<strong>de</strong> ses joies, of joy in her)<br />

-lmunabbihât (célèbres, ou soul-stirring, excitant). Le <strong>de</strong>rnier<br />

mot est une forme participiale d'une racine NBH, qui veut dire<br />

« appeler l'attention », partant « être célèbre», ou « appeler<br />

l'attention» donc « éveiller, exciter)).<br />

Ce n'est pas tout: Defrémery et Sanguinetti ont lu -lmunabbihatl<br />

au génitif (avec i), le rattachant à surûr1hâ (<strong>de</strong> ses<br />

joies), tandis que Gibb l'a mis à l'accusatif (avec a), rapportant<br />

ainsi -lmunabbihat& à awqâ[&, (occasions) L'une et l'autre<br />

leçon est permise, les voyelles brèves n'étant pas notées dans le<br />

texte arabe.<br />

C'est également un même terme arabe que Defrémery et<br />

Sanguinetti ont rendu par conducteurs <strong>de</strong> montures (19), tandis<br />

que Gibb y voit <strong>de</strong>s singers (20), <strong>de</strong>s « chanteurs )). Le mot est<br />

dérivé d'une racine qui signifie, en trois leUres, « pousser<br />

<strong>de</strong>vant soi une bête <strong>de</strong> somme en chantant ». On peut le traduire<br />

<strong>de</strong> la première façon quand on en retient l'idée <strong>de</strong> conduire<br />

un animal, ou <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong>, quand on le rattache à<br />

celle <strong>de</strong> chanter.<br />

Le cas n'est pas unique. Ouvrez au hasard le Vocabulaire<br />

arabe <strong>de</strong> Belot. Vous y trouverez, à chaque page, <strong>de</strong>s mots qui<br />

ont d'abord un sens complexe, contenant plusieurs idées. Par<br />

exemple: Ruhâm « oiseaux qui ne sont pas <strong>de</strong>s oiseaux <strong>de</strong><br />

proie », rahat, « réunion d'hommes d'un nombre inférieur à<br />

dix », chattafa, « couper du bois en petits morceaux ». Le premier<br />

peut aussi se rendre simplement par « oiseaux », le<br />

<strong>de</strong>uxième, par « réunion», et le troisième, par « couper en<br />

(19) P. 29l.<br />

(20) P. 182, cf. TI. 102

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