1959 - Université Libre de Bruxelles

124 BIBLIOGRAPHIE
d'écrire (p. 40): « Der Tod Gottes bedeulet die Auferstehung des sich
selbst überantworteten und sich selbst befehlenden Menschen, der seineliu13erste
Freiheit zuletzt in der "Freiheit zum Tode" hat. » Juste aussi,
cette allusion à Heirlegger; mais plus loin nous ne sommes plus d'accord:
(c Auf der Spitze dieser Freiheit verkehrt sich jedoch der Wille Eum
Nichts in das Wollen der ewigen Wiederkehr des Gleichen. Der totechristliche
Gott, der Mensch vor dem Nichts und der Wille zur ewigen
Wiederkehr, kennzeichnen Nietzsches System im Ganzen aIs eine Bewegung,
zuerst vom "Du sollst" zur Geburt des ,,!ch will" und dann zur­
Wiedergeburt des "lch bin" aIs der "ersten Bewegung" eines ewig wiederkehrenden
Daseins inmitten der naturhaften Welt alles Seienden»
(p. 40). Si cette interprétation suppose que l'on tend vers une nouvellereligion
et une nouvelle métaphysique, elle renonce à l'essence même dela
pensée nietzschéenne. Mais on peut l'accepter si au contraire elle veut
exprimer poétiquement une conception de la vie qui s'est placée au delà·
du bien et du mal. A cela est alors liée l'idée du surhumain, quoique la
disparition de la crainte de Dieu risque de faire apparaître le dernierhomme,
l 'homme grégaire. cc lm Gegensatz zum sich selbst genügenden,
letzten Menschen l'st die Voraussetzung des über sich selbst hinaus ge-­
steigerten Menschen der "Notschrei" im "hoheren" Menschen; denn der­
Wille zur Oberwindung des bisherigen Menschseins verlangt zunachst
die Verzweiflung des hoheren Menschen am humanitaren Gegenwartsmenschen»
(p. 49).
Lowith retrace aussi en un schéma remarquable le développement
depuis Descartes jusqu'à Nietzsche des idées concernant la situation del'homme
(Dasein des Menschen) par rapport à la nature (Sein der­
WeIt), pp. 142-160. Notons également des comparaisons ('ntre Nietzscheet
Otto Weininger (pp. 162-172), entre Nietzsche et Kierkegaard (pp. 172-
178) à propos de l'idée de répétition. Nous apprécions surtout quel'auteur
se soit gardé de toute considération politique ou sagement
moralisatrice. Karl Lowith étudie Nietzsche comme il convient de le-'
faire : en le situant dans le développement de la pensée occidentale.
5. NIGG, Walter, Prophetische Denker, Zürich, Artemis, 1957, gr. 8 Q ,.
554 pages.
Un ouvrage semblable à celui-ci avait déjà paru sous le titre decc
ReligiOse Denker». Cette fois il s'agit de penseurs prophétiques.
(J. H. Newman, S. Kierkegaard, F. Dostoïevski et F. Nietzsche). Lesjugements
de cet auteur vont loin. Ainsi il nous déclare que cc der Prophet
wird von Gott zu seinem Amt bestellt, es gehort eine nicht erklarbare
Berufung von ohen dazu, ohne die es keine seherische Funktion
gibt» (p. 11). Comment l'auteur sait-il cela P De quel droit traite-t-il'
Nietzsche, l'athée, l'antéchrist, de cc penseur prophétique» P Cette notion
de cc penseur prophétique» met elle aussi notre entendement à rude·
épreuve. D'après la définition citée, le ciel lui-même appelle le prophète
à sa cc fonction », alors que la pensée en tant que telle n'a rien à·
voir avec une telle vocation, puisqu'elle fait surtout appel à l'indépendance
du jugement individuel.
D'après le professeur W. Nigg, Nietzsche était un homme cc derwieder
die ewigen Machte reden ho rte » (p. 439). cc Bei Nietzsche waren
diese Machte dermassen stark in sein Dasein eingebrochen, das spaterdie
Psychiater dieses überirdische Angerufen werden nur noch aIs.