1959 - Université Libre de Bruxelles

L'INSTRUMENT MATHÉMATIQUE EN BIOLOGIE 195
un mal nécessaire : il en fait de même pour bien d'autres
enseignements. Mais il croit le plus souvent que cette nécessité
n'existe que pour l'assimilation de la physique ou de la chimie
elle-même. D'une façon presque générale, il ne voit dans les
mathématiques, ni un instrument, ni une discipline de pensée
directement en rapport avec la Biologie elle-même et < pense
que, dans ce domaine qu'il ambitionne d'aborder, il devra
seulement recourir à la Physique ou à la Chimie et que les
mathématiques n'auront été pour lui que l'étape nécessaire à
l'acquisition du bagage physique et chimique. Il y aurait gros
à dire au sujet de l'illusion que l'étudiant se fait encore sur la
nature de la base de physique et de chimie qu'il doit posséder,
mais cela nous écarterait de notre sujet, que ce problème ne
touche que par ricochet. L'étudiant ne voit donc, dans le rôle
des mathématiques, que la valeur d'un instrument indirect et
temporaire. Il ne le lie pas directement, dans sa pensée, au but
qu'il s'est assigné, l'étude de la Biologie.
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Le problème de la Licence est tout autre. L'étudiant a fait
un choix. Peut-être devrions-nous dire qu'il croit l'avoir fait,
car il n'en a peut-être pas pesé suffisamment toutes les raisons.
Peut-être, plutôt, ne s'est-il trouvé personne pour lui faire voir
les implications de ce choix.
Bref, le voilà décidé : il est actuellement étudiant en
Biologie et croit assez volontiers, avec une sorte de naïveté,
que ses études de prédilection commencent réellement. Il a
une forte tendance à sous-estimer la continuité de sa formation
et - chose naturelle à son âge - il considère une bonne part
de ce qu'on lui a enseigné auparavant, comme en dehors de
sa voie. S'il ne tombe pas dans le travers fréquent de le considérer
du haut de son jeune jugement, comme inutile, il l'admet
au titre vague de formation générale. Croyant donc aborder
presque de novo ses véritables études propres, quelle est la
vue qu'il a de la Biologie ~
Disons immédiatement que cette vue est, en grande partie,
celle que lui ont donnée ses maîtres, et qu'elle est peut-être,
dans l'esprit de l'étudiant, exagérément schématique. En effet,
il reconnaît aisément dans les sciences biologiques, deux ten-