1959 - Université Libre de Bruxelles

186 M. R. GODEAU
tion a, été orientée d'une manière étroite. Il est faux de croire
qu'il faut nécessairement être, ce que l'on appelle un « fort
en mathématiques» pour entreprendre des études à la Faculté
des Sciences appliquées.
Enfin, il faut rejeter l'idée que l'examen d'admission à
l'Ecole Polytechnique constitue un banc d'épreuve où se
mesure la valeur d'un enseignement. Il ne peut être question,
pour une institution, de tirer une conclusion de la place
qu'occupe un élève de cette institution dans le classement des
candidats admis. Entrer dans cette voie conduirait inévitablement
à des situations malsaines dont pâtiraient, à la fois,
l'enseignement secondaire et l'enseignement supérieur.
Pour conclure, nous dirons que c'est dans le cadre harmonieux
de l'enseignement secondaire que le futur ingénieur
trouve le climat le plus favorable pour sa préparation, préparation
qui doit être la conséquence logique de l'enseignement
qu'il a reçu, sans qu'il soit nécessaire d'ajouter quoi que ce
soit ni au programme, ni au nombre de leçons.
* *.
M. Janne. - Je remercie M. Godeau pour son rapport, qui expose
les principes de la bonne formation mathématique des ingénieurs et de
tous les « scientistes» comme on les appelle aujourd'hui. Il y avait un
aspect lié à ce thème et que le rapport devait rencontrer, c'est celui de
l'examen d'admission à l'école polytechnique, lequel influe, comme on
l'indique, sur la formation dans l'enseignement secondaire. Je vous
propose de ne pas mêler la discussion des deux sujets et que nous commencions
par la question des principes qui doivent être à la base de la
formation mathématique. Ensuite, ceux d'entre vous qui auraient des
questions à poser ou des observations à formuler sur l'examen d'admission
pourraient le faire. D'accord? J'espère pouvoir donner immédiatement
la parole à l'un d'entre vous, Monsieur Godeaux ...
M. Lucien Godeaux. - J'ai écouté avec beaucoup d'attention la
conférence de mon collègue et homonyme et je suis en gros d'accord
avec lui. On s'est beaucoup occupé de la réforme de l'enseignement
moyen, ces derniers temps.
Je me demande s'il ne conviendrait pas de reprendre le programme
de 1914, qui a fait ses preuves. Il y aurait peu de chose à retrancher
et très peu à ajouter. Je ne suis pas grand partisan de l'immixtion de
la dérivée dans l'enseignement moyen, parce que je me demande si
c'est toujours bien compris. Ce sont des choses qu'on doit reprendre à
l'Université.
Maintenant, je crois - et je puis dire qu'en toute ma carrière, je
me suis efforcé d'avoir le plus de contacts possible avec mes collègues
de l'enseignement moyen, les professeurs de mathématiques - je crois