1959 - Université Libre de Bruxelles

VIE UNIVERSITAIRE
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Les dispositions de cette loi apportent par elles-mêmes la preuve de
l'agencement synthétique que nous avons tenu à mettre en lumière. Un
doute pourrait subsister en ce qui concerne la nécessité d'assurer une
meilleure connaissance mutuelle des modes de vie et de pensée des
peuples. Aussi bien, aucune disposition n'y fait allusion puisque fonctionneIlement
il s'agit d'une conséquence recherchée consciemment,
mais non susceptible d'intervenir dans la rédaction du texte de la loi
elle-même. Ici, nous avons le discours de présentation du Sénateur qui
s'exprime dans les termes suivants: « We aIl know that no country is
far away in the age of the airplanes. The necessity for increasing
our understanding of others and their understanding of us has an
llrgency that it never had in the pasto » Et plus loin: « If a means might
be devised to en able a large number of the best young men and women
of the various nations to become acquainted and understand one another,
in time, they might be able to find a way to reconcHe their
countries differences without resorting to armed conflict.» Et tout
récemment M. Fulbright précisait, dans une interview, que cette doctrine
d'échanges culturels était valable aussi bien pour les Russes que pour
les membres d'autres nations : « Russia hasn 't come under the Fulbright
Act yet, but eventually 1 hope there will be an exchange of scholars
between the Soviet Union and ourselves. »
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Bien entendu, l'originalité de la loi Fulbright n'est pas dans la
conversion de biens ou de créances à l'étranger, en moyen d'échanges
culturels et universitaires. On ignore souvent, en effet, qu'il s'agit là
d'une tradition déjà ancienne dont le caractère généreux doit être soulig-né.
Le premier acte de l'espèce date du début du siècle: à l'initiative
du Président Théodore Roosevelt, le Congrès permit à la Chine d'utiliser
une partie de l'indemnité due pour les dommages subis par la guerre
des Boxers, à envoyer des étudiants aux Etats-Unis; 3.000 jeunes Chinois
bénéficièrent de cette mesure.
Après la première guerre mondiale, une partie du solde positif des
comptes de la Commission for Relief of Belgium fut utilisée, sur la
proposition de M. Hoover, à créer la Belgian American Foundalion qui
continue, encore aujourd'hui, à assurer, avec distinction et efficacité, le
financement et la sélection tle nombreux jeunes universitaires belges en
vue de compléter leur forma\ion par un séjour dans une Université américaine.
De nombreux Belges occupant des situations éminentes et,
notamment, le Premier Ministre actuel. ont été boursiers de cette fondation.
C'est dire que nos milieux universitaires ont été naturellement
parmi les premiers à prendre conscience de la signification et de la valeur
du Fulbright Act.
Or, donc, l'originalité de celui-ci ne réside pas dans le principe de
la conversion de créances, mais d'abord, dans l'ampleur de l'opération
sur le plan géographique et en ce qui concerne les catégories de bénéficiaires,
ensuite dans son caractère bilatéral puisqu'il tend à créer un
courant d'études à l'étranger dans les deux sens, avec la pleine conscience
que l'exportation et l'importation régulières d'un grand nombre
d'universitaires servent conjointement la connaissance et la compréhension
mutuelles des peuples pour le plus grand bien de la Paix.