1959 - Université Libre de Bruxelles

BIBLIOGRAPHIE 403
Werner EISENHUT, Dictys Cretensis, Leipzig, B. G. Teubner (1958), Ln-150
pages, in-Ba, 7,60 DM.
L'édition de l'Ephemeris belli Troiani de Dictys le Crétois procur~e
par Ferdinand Meister dans la collection Teubner en 1872 présentait, en
son principe même, un très grave défaut : le texte, en effet, était fondé
pour ainsi dire presque exclusivement sur un seul manuscrit (G).
L'édition que nous donne aujourd 'hui M. Eisenhut est un modèle à bien
des égards et l'on souhaiterait que les « grands auteurs» soient édités
avec le même soin et le même amour que certains savants, trop modestes,
dépensent pour les cc petits ».
La première partie de la préface, que M. Eisenhut aurait dû soustitrer
De auctore et de opere, d'une part expose ce qu'il convient d'entendre
par ephemeris et, d'autre part, nous fait connaître les questions
nées autour de la personne du traducteur latin, un certain Septimius,
et de l'auteur grec perdu, Dictys. Il ressort : 1 0 que l'existence de ce
« Dictys Graecus» ne doit pas être mise en doute; 2 0 qu'à l'exception
des livres VI-IX de ce dernier condensés dans le livre VI de l'Ephemeris,
il apparaît que Septimius, dans les cinq premiers livres, a reproduit
très fidèlement l'œuvre de Dictys, affirmation fondée à bon droit sur
une comparaison avec un fragment de papyrus trouvé à Tebtunis et
contenant une partie de l'œuvre en grec; 3() que la traduction de Septimius
est presque une traduction littérale de l'œuvre de Dictys. M. Eisenhut
termine en concluant que Dictys le Crétois a écrit son œuvre
vers 70 après J.-C. et que Septimius l'a traduit RU IVe siècle . .Te ne
demande pas mieux que de le croire, mais, malheureusement, l'auteur
se réserve de faire sa démonstration plus tard (p. VIII).
On trouve avant le texte une bibliographie mise à jour et, après le
texte, le fragment grec du papyrus de Tebtunis suivi d'un Index Nominum.
La Bibliotheca Teubnel'iana vient d'ajouter un beau fleuron à sa
couronne. Celui-ci brillera de tout son éclat, lorsque, dans une nouvelle
édition, M. Eisenhut adjoindra ce qui concerne la datation de Dictys et
de 5eptimius, ainsi que ses adnotationes criticae (1).
Raoul VERDIÈRE.
A. GUAGLIANONE, Aviani I( Fabulae », Turin, Paravia, 1958, LXIV + 122
pages, in-8°, 900 lires.
Il n'est pas besoin de beaucoup de mots pour témoigner son admiration,
lorsqu'on se trouve en présence d'un travail remarquable. Et
personne, je pense, ne doutera de la valeur du labeur patient fourni par
l'auteur, si l'on songe que, des 115 manuscrits d'Avianus, seuls 27 n'ont
pas été collationnés par M. Guaglianone. Aussi a-t-il quelque pertinence
à écrire: neque annis, neque cruribus, neque oculorum aciei
peperci (p. VIII).
L'économie de cette édition est la suivante. Une préface de 53 pages
est consacrée à la tradition manuscri te, à laquelle, je le gage, personne
(1) Cf. p. L: "Kritische Notizen zu einer neuen Ausgabe des Didys- Septimius,
quas adnotationes brevi in ,Schriften der Sektion für Altertumswissenschaft'
Academiae scientiarum Germanicae Berolensis edam".